
La levée de fonds réalisée par Celest Science va permettre à l’équipe fondatrice de d’accélérer son développement technologique et sa stratégie commerciale.
Crédits : @Celest Science
Face à la multiplication d’événements météo extrêmes – crues centennales rapprochées, vagues de chaleur records, sécheresses et méga-incendies hors saison – les outils traditionnels de prévision montrent leurs limites. Entre la météo à quinze jours et les scénarios climatiques projetés à l’horizon 2100, un vide subsiste : celui des prévisions à moyen terme, pourtant cruciales pour les secteurs de l’assurance, des services financiers et des services publics.
C’est ce constat qui a été le moteur de la création de l’entreprise Celest Science par Léo Lemordant. Alors qu’en 2022 il était en train de céder les parts de sa première startup, Enerfip, l’entrepreneur de Montpellier reprend contact avec son ancien directeur de thèse de Pierre Gentine, climatologue de renommée mondiale à l’Université Columbia. Directeur du centre « Learning the Earth with Artificial Intelligence and Physics » (LEAP), Pierre Gentine et ses les travaux de recherche ont été cité dans le cadre du prix Nobel de Physique 2024 sur l’apprentissage automatique.
Combiner les avancées de la science climatique avec l’IA
« Nous avons partagé la conviction que les acteurs économiques et politiques qui subissent déjà les conséquences du changement climatique ont besoin d’outils leur donnant une juste perception des risques. Pour cela, il nous fallait combiner les avancées de la science climatique avec l’intelligence artificielle. Non pas seulement utiliser les modèles traditionnels basés sur des statistiques historiques mais modéliser les interactions physiques complexes entre les systèmes atmosphériques, océaniques et terrestres. » Pour transformer la compréhension et l’anticipation des événements climatiques extrêmes, Léo Lemordant créé Celest Science en 2023. Il en est le président, Pierre Gentine le directeur général délégué.
« Nos modèles propriétaires, précise Léo Lemordant, identifient les sous-jacents physiques des événements extrêmes, corrèlent plusieurs facteurs de risque pour une évaluation des risques composés, ajustent dynamiquement les courbes de fréquence en fonction du changement climatique et fournissent des prévisions en temps réel de 2 semaines à 6 mois. Des prévisions adaptées aux besoins spécifiques de chaque secteur utilisateur. »
Sur le marché de la divulgation des risques climatiques
Le monde de l’assurance est l’un des premiers intéressés par la proposition de Celest Science. Rien qu’en France, les pertes liées au climat dépassent 6,5 milliards d’euros selon France Assureurs. De plus, le nouveau cadre réglementaire européen, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la taxonomie européenne qui classe les activités économiques selon leur impact environnemental, imposent la divulgation des risques climatiques par les entreprises. D’où la nécessité, en particulier dans les secteurs financiers, industriels et de l’assurance de disposer de données et de modèles transparents et scientifiquement validés. La levée de fonds de 2 millions d’euros réalisée auprès d’Astorya.vc et de Plug and Play avec le soutien de 16 business angels et annoncée en avril 2025, doit permettre d’accélérer le développement technologique de l’entreprise et de renforcer sa stratégie commerciale. L’assureur Zurich est déjà client et Celest Science a été sélectionnée parmi cinq startups pour le programme d’accélération IA d’Allianz.
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