
Les renforts pour matériaux composites de hautes technologies à base de bambou proposés par Cobratex séduisent Airbus
Crédits : ©Cobratex
Ingénieur de formation, Edouard Sherwood passe dix ans au bureau d’études d’Airbus avant de fonder Cobratex en 2010, à Carbonne (31). « J’ai voulu utiliser le bambou comme renfort pour les matériaux composites », rembobine son fondateur et PDG Edouard Sherwood. Son ambition : concilier ingénierie, innovation durable et ouverture internationale. Incubé à l’école des Mines d’Albi, il met au point un procédé de thermocompression des lamelles de bambou. Le premier test est empirique : « Nous avons mis des lamelles de bambou dans une presse et nous avons obtenu une plaque », se rappelle Edouard Sherwood. La technologie est ensuite perfectionnée : « nous sommes passés de deux secondes à 0,15 seconde de soudure, avec un procédé robotisé et équipé de capteurs de précision », se félicite-t-il. Le résultat : un ruban continu de bambou, moins dense que la fibre de verre, conservant sa mousse naturelle. Le brevet déposé par l’entreprise occitane est international. « Il couvre l’Europe, les États-Unis, la Chine, l’Inde et le Brésil », confie Edouard Sherwood.
Le bambou s’envole vers la lune
Airbus s’est montré intéressé dès le départ. « Ils nous ont soutenus financièrement quand j’ai lancé Cobratex », contextualise Edouard Sherwood. Les matériaux pourront être appliqués sur les tablettes, sièges ou cloisons des avions. Cobratex fournit également Airbus Defense & Space. « Nos matériaux sont intégrés au Moon Rover pour tester la résistance du bambou sur la lune », se réjouit le PDG de Cobratex.
Cobratex travaille avec des clients diversifiés : maritime, aéronautique, spatial, sports et loisirs, mobilier, médical… « Notre spécialité, c’est la transformation du bambou. Nous ne sommes pas experts de chaque secteur d’activité, mais nous créons des synergies avec les industriels », sourit Edouard Sherwood. En 2025, « le marché automobile est particulièrement demandeur. Nos clients voient dans le bambou une alternative aux matériaux traditionnels, sourit Edouard Sherwood. En poussant, le bambou capte du CO₂. En l’intégrant dans des composites, on le stocke durablement. »
Cobratex emploie trois salariés et regroupe seize associés. La société prévoit d’embaucher six ingénieurs en 2025. Une levée de fonds « de plusieurs millions d’euros » est en cours pour répondre à la demande et industrialiser ses process.
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