
Festival Pause Guitare
Festivals de musique, arts de la scène et de la rue, cinéma, cirques… En 2025, plus de 1 000 manifestations artistiques sont attendues dans les treize départements d’Occitanie. « La Région Occitanie est très dynamique en termes de festivals, que ce soit dans les deux métropoles - Montpellier et Toulouse -, ou dans les territoires ruraux. Notre objectif est de rendre la culture accessible partout et pour tous », rappelle Claudie Faucon Mejean, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de la Culture. L’Occitanie abrite des festivals de renom comme Pause Guitare, qui s’est déroulé début juillet à Albi rassemblant 65 000 festivaliers, Jazz in Marciac (21 juillet-7 août) dans le Gers, ou encore Les Déferlantes au Barcarès (Pyrénées-Orientales). Des événements de grande ampleur qui côtoient des festivals plus modestes mais tout aussi importants, tel que le Limoux Brass Festival (Festes-et-Saint-André, Aude, 187 hab.). Les grandes manifestations ne se déroulent pas forcément dans les grandes villes. « Dans le Lot, le petit village de Gignac-en-Quercy (680 habitants) accueille fin juillet le festival Écaussystème qui réunit 30 000 festivaliers ! », appuie Claudie Faucon Mejean.
L’Occitanie, territoire de cinéma
Les festivals cinématographiques jouent également un rôle clé dans l’attractivité de la région. « La région est attractive et bénéficie d’une bonne visibilité, comme en témoigne le film de Jean-Baptiste Durand, “Chien de la casse”, entièrement tourné dans l’Hérault et doublement récompensé aux Césars 2024 », note Antoine Leclerc, délégué général du festival Itinérances, rendez-vous cinématographique organisé chaque printemps à Alès (Gard). Fondé en 1983, il s’est imposé comme un rendez-vous majeur pour les passionnés de cinéma, attirant plus de 43 000 spectateurs sur une dizaine de jours lors de sa dernière édition (21-30 mars 2025). Fictions, documentaires, films d’animation, œuvres patrimoniales… Chaque édition propose plus de 200 films, dont 20 à 30 avant-premières ou inédits, ainsi qu’une rétrospective thématique. À Carcassonne (Aude) se tient en janvier le Festival international du film politique (FIFP). En 2025, la 7e édition de l’événement présidé par Étienne Garcia a projeté 44 films, dont 38 longs-métrages. Au total, près de 22 000 personnes ont participé à ce festival.
« Nous avons une région avec des atouts majeurs pour le cinéma, notamment du fait de la variété des paysages : de la mer aux Cévennes en passant par les Pyrénées… Au-delà de ça, nous avons surtout beaucoup de compétences, qu’elles soient artistiques ou techniques », indique Antoine Leclerc, avant de poursuivre : « Nous sommes dans une période de vive tension autour des financements publics. À Alès, nous avons la chance que la ville et l’agglomération s’impliquent beaucoup dans la culture et aient maintenu leurs subventions », conclut Antoine Leclerc.
Vers une structuration de la filière du cirque
L’Occitanie abrite par ailleurs une multitude de cirques (à demeure ou de passage) et un marché international du cirque et des spectacles : les Folies Gruss à Béziers (9 juillet-31 août), Circa à Auch (Gers)… « Les arts du cirque contribuent à l’attractivité de la région grâce à plusieurs pôles et une structuration de la filière », expose Serge Borras, directeur de la Grainerie, fabrique des arts du cirque et de l’itinérance dédiée au renforcement de la filière cirque et à l’accompagnement de ses acteurs, basée à Balma (Haute-Garonne). En effet, la filière se structure avec différentes instances qui œuvrent pour le développement de ces spectacles. C’est le cas notamment de La Verrerie à Alès (Gard), labellisé pôle national du cirque, qui « accompagne la création et le rayonnement d’œuvres contemporaines de cirque, du local à l’international », lit-on sur le site internet dédié. Et pour continuer de faire exister les cirques sur le territoire occitan, différentes formations en école de cirque sont possibles. Parmi elles, le centre des arts du cirque Balthazar (Montpellier), l’école de cirque Zepetra (Castelnau-le-Lez, Hérault) ou encore l’école supérieure des arts du cirque Toulouse-Occitanie (Ésacto’Lido). « Historiquement, la filière cirque occitane dispose d’un accompagnement de la part des collectivités qui lui a permis de se hisser parmi les territoires les plus remarqués au monde. Aujourd’hui cet accompagnement mérite d’être réétudié pour ne pas perdre notre première place devant les ambitions de Châlons-en-Champagne ou de la métropole lyonnaise qui auront la capacité d’y arriver par l’investissement que feront les collectivités », alerte Serge Borras.
Les festivals comme moteur économique
Musique, cinéma, arts de la rue ou encore cirques, les festivals irriguent l’économie locale. « Les grands festivals figurent dans l’agenda de nombreux visiteurs venus d’ailleurs, qui se déplacent en Occitanie pour y assister », sourit Claudie Faucon Mejean. Ils font travailler les hébergements, la restauration, les techniciens, les prestataires logistiques… Il faut nourrir toutes les équipes du festival. Ce sont des entreprises locales qui assurent toute cette organisation. » S’ils participent à l’attractivité touristique de l’Occitanie, ces événements s’adressent avant tout aux habitants. « Les festivals sont aussi et surtout destinés aux habitants d’Occitanie, qui ont la chance de profiter sur leur territoire de spectacles de grande qualité ». « Ce sont des facteurs d’attractivité importants pour fédérer et faire découvrir communes et villages. Il y a quelques années, une étude de la Région évaluait à dix euros de retombées économiques pour un euro investi », ajoute Serge Borras.
Rachat de festivals
Les festivals les plus rentables attirent les convoitises des grands opérateurs internationaux comme Live Nation ou Vivendi. « Les opérateurs internationaux rachètent les festivals les plus rentables », observe Claudie Faucon Mejean. Par exemple, Les Déferlantes ont été acquises en janvier par le Groupe La Dépêche. Ces rachats suscitent des inquiétudes : risque de moindre diversification, augmentation des prix, pas d’artistes locaux en première partie… « Même si certains festivals sont rachetés par des grands groupes, notre objectif c’est de rester vigilants sur la liberté de création et la diffusion de la diversité culturelle, notamment mettre en avant des artistes d’Occitanie », affirme la vice-présidente.
Le bénévolat pour faire face à la crise
La filière des festivals doit aussi faire face à la crise des financements. « Nous essayons d’accompagner au maximum et de faire en sorte que même les plus fragiles puissent continuer d’exister », indique Claudie Faucon Mejean. Preuve en est, la Région a sanctuarisé les budgets consacrés aux arts de la scène et soutenu 150 projets pour un montant de 1,8 million d’euros lors de la dernière commission permanente, en mai. Pour continuer à exister, les festivals misent sur le bénévolat, les solutions pour réduire l’impact environnemental, et des collaborations renforcées avec les acteurs locaux. « Il y a beaucoup de bénévoles sur les festivals ce qui réduit les coûts et permet d’avoir un certain nombre de festivals qui perdurent à des prix raisonnables ».
En savoir plus
- Consulter le site de Pause Guitare
- Consulter le site de Jazz In Marciac
- Consulter le site du festival les Déferlantes
- Consulter le site du Limoux Brass Festival
- Consulter le site d’Ecaussystème
- Consulter le site Les Folies Gruss
- Consulter le site du Circa Auch
- Consulter le site d’Itinerances
- Consulter l’article consacré au Festival International du Film Politique (FIFP) sur le site de Tourisme-Carcassonne