Les portraits

Omar Bakiri, en garde rapprochée

À la tête du groupe PSI Sécurité, Omar Bakiri est devenu l’un des plus gros employeurs de Montpellier, tout en restant fidèle à ses racines et au quartier de la Paillade, auquel il est attaché. Son histoire entrepreneuriale démarre en 1998, grâce à un concours de circonstances. Rencontre.

À la tête de PSI Sécurité, l’autodidacte Omar Bakiri se diversifie dans la cybersécurité.

Crédits : ©PSI Sécurité

Se trouver au bon endroit, au bon moment. Voilà peut-être la phrase qui définit le mieux le départ de l’aventure d’entrepreneur d’Omar Bakiri.
À 50 ans, il dirige le groupe PSI Sécurité, fort de plus de 1.000 salariés dans les métiers de la sécurité incendie, de la sûreté, du conseil et de la prévention, basé à Montpellier. Fondateur autodidacte, il est devenu en un quart de siècle l’un des plus gros employeurs de la Métropole de Montpellier, et réalise plus de 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024.

De Lodève aux terrains de sport

Né à Lodève, Omar Bakiri passe l’ensemble de son enfance et de sa scolarité dans la cité du nord de l’Hérault. Avant-dernier d’une famille de sept frères et quatre sœurs, son père travaillait aux Eaux et Forêts, à Lodève, et sa mère était femme au foyer. Après l’obtention de son bac scientifique, « un parcours classique », juge-t-il sobrement, il prend le chemin du monde du travail. « Je deviens moniteur de tennis dans différents Club Med, avant de revenir à Montpellier pour être éducateur sportif », détaille-t-il. Il pose ses valises dans le quartier de la Paillade.

La naissance de PSI Sécurité

Dans la fin des années 1990, confronté à des problématiques d’insécurité au palais des sports Pierre-de-Coubertin, le club du Montpellier Basket sollicite Omar Bakiri pour trouver une solution. « C’est un peu l’acte de naissance du groupe PSI Sécurité, sourit le fondateur du groupe de sécurité. Je m’associe alors avec Jean-Claude Seidenbinder. Il travaillait sur le développement commercial qui était très difficile à l’époque, et je faisais en sorte de structurer au mieux l’entreprise. Nous avons travaillé avec le Montpellier Basket jusqu’à la dissolution du club ». PSI Sécurité travaille aujourd’hui avec plusieurs groupes « nationaux et internationaux » : Polygone de Montpellier, les deux gares de Montpellier, parc des expositions de Pérols et Arena de Montpellier, le réseau de transports en commun marseillais RTM, les événements du Groupama Stadium, à Décines-Charpieu (69) et plus récemment le MIN de Toulouse Métropole.

Une vision humaine du métier

« En 1998, quand je monte l’entreprise, les gens voyaient les agents de sécurité simplement comme des ‘gros bras’. C’est fini tout ça », explique Omar Bakiri. Pour lui, la sécurité n’est plus qu’une question de présence physique : « L’agent est souvent la première personne qu’on voit en arrivant et la dernière qu’on salue en partant. » Il insiste sur l’importance du savoir-être, du relationnel, de l’accueil. « Le métier a évolué dans le bon sens. J’ai le sentiment que les agents de sécurité sont mieux vus qu’avant par le grand public, même s’il reste du chemin. Selon les secteurs d’activité, certains agents ont encore une image qui n’est pas bonne, je parle de perception dans la globalité », avoue-t-il. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, PSI Sécurité se positionne sur les évolutions technologiques de notre monde et les questions de cybersécurité. On discute avec des spécialistes du secteur pour prendre le train en marche ».

Une entreprise familiale, un cap assumé

Omar Bakiri est aujourd’hui associé unique de PSI. Il ne prévoit pas d’ouvrir le capital : « Il n’y a pas de nécessité. On relève les challenges avec nos moyens ». Loin des logiques de croissance à tout prix, il revendique un modèle fondé sur la qualité de service et la stabilité des relations clients. « Aujourd’hui, il est possible de se lancer dans le domaine de la sécurité. Mais je tire mon chapeau à quiconque le fera, parce qu’il faut être très structuré dès le départ », souligne-t-il. Père de trois enfants, il sourit au moment d’évoquer une hypothétique prise de relais familiale dans les années à venir à la tête du groupe : « D’abord, je dis toujours qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Puis mes enfants sont pour l’instant trop jeunes pour se poser ce genre de questions. Je pourrai répondre dans 10 ans… si je suis encore là ! »

Ancrage à la Mosson

Installée dans le quartier de la Paillade, PSI Sécurité revendique son ancrage local. « J’ai démarré ici grâce à un concours de circonstances, mais je vais rester ici », affirme Omar Bakiri. Il y a recruté plusieurs jeunes sans diplôme, formés en interne, « et certains sont devenus ingénieurs ». Il est aussi président du conseil départemental de l’Urssaf, très engagé dans l’aide aux associations locales. Fidèle à sa devise « vivre heureux, vivre caché », il refuse toute mise en avant mais continue, chaque semaine, à recevoir habitants et porteurs de projets. « La Paillade a changé, parfois dans le mauvais sens, mais je connais la valeur des gens qui y vivent, dit-il. Dans ce quartier, les gens savent qu’ils peuvent m’appeler, et que si j’en ai la capacité, je les aiderai d’une manière ou d’une autre ». Il se souvient : « À la construction de notre siège, ici, à la Mosson, on m’a proposé d’autres endroits. Millénaire par exemple. Mais j’ai refusé. Je voulais m’implanter dans ce quartier. En tant qu’éducateur sportif, j’ai découvert des jeunes à qui personne ne donnait de chance. Aujourd’hui, PSI a une obligation sociale et morale vis-à-vis de ces gens-là. Régulièrement, nous aidons financièrement des associations du quartier. Quand nous faisons cela, tout ce que je demande, c’est de ne pas me faire de publicité. Je ne cours surtout pas après la visibilité ».

Au cours des derniers mois, le groupe PSI Sécurité a musclé sa structuration interne, avec l’arrivée de Jean-Charles Antoine en tant que directeur général, ancien directeur du renseignement pour la Gendarmerie en Occitanie, et Sofia Messara, directrice développement commercial et marketing. Elle a occupé des postes stratégiques pour Regus, Bosch, Amcor, et Gerflor.