Les brèves

SmartCatch, la détection précoce du cancer par une simple prise de sang

Né au cœur de l’Oncopôle de Toulouse, SmartCatch s’impose comme un acteur emblématique du transfert technologique français. L’entreprise cofondée par quatre chercheurs du CNRS permet de détecter la présence de cellules tumorales grâce à une simple prise de sang.

SmartCatch prévoit de doubler ses effectifs d’ici à 2030.

Crédits : ©SmartCatch

En moins de 10 ans, SmartCatch est parvenue à faire converger science, technologie et impact médical. Elle incarne aujourd’hui une avancée majeure vers un traitement personnalisé du cancer en monitorant l’évolution du cancer par une prise de sang.

L’entreprise s’appuie sur une technologie brevetée de micro-filtres capables de capturer les cellules tumorales circulantes (CTC) naviguant dans le sang des patients atteints de cancer, même en l’absence de signes cliniques. Les CTC sont plus grosses et rigides que les cellules saines et les micro-filtres dont la résolution est micrométrique agissent comme des épuisettes microscopiques qui isolent des cellules tumorales intactes qui seront ensuite analysées.

«  Notre ambition est avant tout sociétale, explique Aline Cerf, présidente et cofondatrice. Nous voulons contribuer à améliorer la détection précoce et le suivi non invasif des cancers, pour permettre une meilleure adaptation des traitements.  » Ce type de détection concerne les carcinomes c’est-à-dire notamment les cancers du sein, de la prostate, de la vessie, colorectal ou du poumon. Tous ces carcinomes présentent la particularité de libérer dans le sang les mêmes types de cellules tumorales circulantes.

Une levée de fonds pour financer le lancement commercial à l’international

SmartCatch vise à rendre la biopsie liquide accessible à la fois dans les hôpitaux et les laboratoires de biologie médicale de ville. La solution - un hardware couplé à des consommables permettant la microfiltration de différents biofluides – est d’ores et déjà commercialisée et va connaître une importante diffusion dans l’année à venir. Après le soutien d’OCSEED et levée de fonds d’amorçage de 3,2 millions d’euros en 2021, SmartCatch finalise un deuxième tour de table pour financer son lancement commercial à l’international. « Notre levée de fonds de série A est destinée à soutenir la commercialisation de nos produits, notamment pour lancer nos premières offres sur le marché international, en Europe et en Amérique du Nord », explique Aline Cerf.

Un symbole fort de l’innovation issue des laboratoires publics

SmartCatch, cofondée par Aline Cerf, docteure en nanophysique et entrée au CNRS en 2012, incarne la passerelle entre recherche fondamentale et industrie.
L’entreprise est une spin-off, issue d’une collaboration entre le LAAS-CNRS, l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse (IUCT-O) et le CHU de Rangueil. Créée en 2016 et logée à la pépinière du Centre Pierre Potier, au sein de l’Oncopôle de Toulouse, la société a ensuite été incubée puis accélérée par Nubbo, un accompagnement déterminant qui a permis de structurer le marketing, le CRM et la stratégie commerciale. « Nous sommes passés d’une société de R&D, explique Aline Cerf, à une entreprise commerciale et industrielle. La recherche reste fondamentale, mais nous avons acquis une maturité importante pour structurer notre équipe commerciale et accélérer le développement business ».

Des recrutements en forte hausse

Distinguée par le plan France 2030 pour son potentiel d’industrialisation et sa capacité à renforcer la souveraineté sanitaire, notamment par la production locale de ses dispositifs, SmartCatch prévoit de doubler ses effectifs en quatre à cinq ans, passant d’une vingtaine à près d’une cinquantaine de collaborateurs. Une montée en puissance stratégique car SmartCatch cible désormais les marchés européen et nord-américain, où la demande pour des outils de diagnostic non invasifs est en forte croissance.